Francis Rodriguez :
Le gazpacho de La Sidi-Brahim,
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Ecritures de Sidi-bel-Abbès
Jusqu’en 1892, le joli village de Prudon s’appelait Sidi-Brahim en hommage au marabout local, mais une confusion régnait avec d’autres localités d’Algérie du même nom, aussi, les autorités décidèrent de lui donner le nom du constructeur de Bel-Abbès .
Les habitants de Prudon avaient la coutume de célébrer la Sidi-Brahim, cette fête fixée d’un commun accord entre musulmans et européens, coïncidait chaque année avec celle de Pâques .
Dans le cadre de cette réjouissance locale , nous fûmes invités par la cousine de maman , Dolorès, à déguster un gazpacho oranais , cela se passait en 1952 .
Albert, le maître de maison, vint chercher maman tôt le matin car elle devait aider à la préparation du repas, le reste de la famille prit le premier car pour Prudon. La demeure de la parente se situait à la sortie du village sur la droite, devant il y avait un grand terrain vague où se promenait un petit groupe d’oies sur lequel veillait jalousement un magnifique jars . La cousine vint vers nous et nous mit en garde « méfiez vous du jars il est très méchant, il va vous pincer . »
A onze ans on aimait bien braver les interdits, j’avançais donc vers ces gros palmipèdes, le mâle se redressa me regarda avec ses yeux semblables à une paire de boutons, battit des ailes et poussa des cris aigus d’une sonorité presque métallique, soudain il fonça sur moi , j’eus le temps de pivoter et de courir, je sentais son bec sur mes fesses !!! puis il s’arrêta, j’avais dû sortir de son territoire, en me retournant, je le vis rejoindre rapidement ses congénères. A midi, pour le repas les enfants furent installés dans une pièce à part , j’étais le doyen de la table, mon jeune cousin Bernard , fils d’Albérou, n’avait que quatre ans .
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